La Remodélisation des montagnes,
2017, chewing-gums, bois.
« La Remodélisation des montagnes » interroge à la fois les pollutions physique et conceptuelle de notre civilisation. L’œuvre d’Igor Antic revisite et reformule certaines idées politiques, philosophiques et artistiques qui constituent, à ce jour, les sommets ou les montagnes de notre civilisation dite « développée » et qu’il perçoit pourtant comme ringardes. « Les fausses idées se superposent dans notre mental collectif et deviennent au fil du temps des sédiments de notre cortex cérébral. Elles menacent « la sphère de l’esprit humain » de la même façon que les matières polluantes menacent la biosphère »,dit-il. Forcement, il les transforme en blagues et rajoute, comme un slogan : « Vive l’impertinence (en tant que mode de combat) ! ». De façon générale, Igor Antic considère que tout peut être interverti, voire contesté et notamment nos certitudes, qu’elles soient d’ordre artistique ou social. Dans cette logique, il tente de réaliser un tissu de contradictions et de le laisser agir dans un lieu, le temps qu’il faut pour en vérifier l’efficacité.
Faite in situ, « La Remodélisation des montagnes » représente un amas de chewing-gums usagés. Il y en a environ 200.000. Omniprésent dans le milieu urbain, y compris dans la ville universitaire de Louvain-la-Neuve, écrasé et abandonné, un chewing-gum devient le symbole de la grossièreté et du déchet difficile à recycler. Mâcher un chewing-gum et le recracher est considéré comme un geste non civilisé, contemporain mais sauvage. L’artiste s’en sert pour bâtir son œuvre monumentale et pour écrire des mots avec leur juxtaposition. Il considère que les gommes à mâcher collectionnent de notre bouche tous les non-dits et nous les restituent de manière brute.
Ainsi, il les propose comme outil de traduction et de reformulation de notre monde.
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Igor Antic
Igor Antic est né en 1962 à Novi Sad, Serbie. Il vit à Paris. Diplômé de l’Académie des Beaux-arts de Novi Sad, il poursuit ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts et à l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris. En 1995, pendant la guerre en ex-Yougoslavie, il crée le Centre de Rencontres « Pokret » à Novi Sad. En 2000, il obtient la bourse de la Fondation Pollock-Krasner de New York. En 2004, il devient le commissaire de la 11e Biennale des arts visuels « Valeurs » à Pancevo, Serbie.
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