Blue (back) – 2017

Deux modèles rentrent en jeu dans la conception de cette proposition :

– Celui des panneaux d’affichage d’abord – souvent fabriqués de façon sommaire et aux finalités d’annonce diverses – qui bordent les routes, se rencontrent à l’entrée de certaines bourgades ou dans des lieux opportuns et parfois inattendus, pour signaler un chantier, une manifestation, un lieu de visite touristique ou pour dire les mérites d’une marque, d’un établissement thermal ou d’un camping etc. Ce sont des véhicules d’information simples, un peu désuets, mais qui ont une certaine efficacité et parfois une forte présence physique dans le paysage ;

– Celui de la pratique de l’affichage, plus spécifiquement. Ce « geste » qui mobilise des intentions multiples pour porter un message, communiquer une information, en s’adressant – dans des espaces publics – à tous ceux pourraient « passer par là ».

Aussi, pour Oh les beaux jours !, des panneaux d’affichages en bois sont disposés à différents endroits et sont recouverts d’affiches collées à l’envers, sur leur recto. De ces affiches n’est ainsi rendu visible que le verso, le dos, d’un bleu uniforme.

L’information, le message sont ici en attente, suspendus : en « lévitation » …
Ou bien absents peut-être. Ou dissimulés. Pris entre la planche de bois du panneau d’affichage et le dos visible de l’affiche. Tournant le dos au passant.
Ou ce dos bleu de l’affiche, seul, serait véhicule d’information, porteur de sens.

Le bleu ici n’est pourtant qu’un ingrédient technique pour opacifier les images imprimées sur papier et les rendre ainsi plus lisibles, moins parasitées par des transparences inopportunes.

Ce bleu n’en reste pas moins une couleur, une « jolie couleur », propre à évoquer de multiples, physiques et temporels lointains.