Quarante ans après ses premiers films réalisés dans le contexte de la Nouvelle Vague, Agnès Varda s’intéresse aux différents glaneurs de notre temps, «ceux qui vivent de nos déchets et de nos restes» (selon sa propre définition), que ce soit par besoin, par plaisir ou par principe. Mais surtout, elle se pose elle-même en ‘glaneuse’ : elle flâne et glane des images digressives en coulisse du tournage principal grâce à l’utilisation alternative et novatrice pour l’époque d’une petite caméra numérique. Cette caméra, qui lui permet de faire de brefs commentaires personnels apparemment improvisés, met aussi en avant la part réflexive et subjective propre au mode documentaire.