Helena Schmidt

Les comptines mimées avec les mains sont parmi les premiers contacts sonores construits. Souvent, elles se veulent éducatives mais aussi grotesques, aberrantes ou absurdes (comme tirer sur le lièvre, Mimi la Mygale). Ils sont basés sur le mime des mains, gestes silencieux qui animent un langage pour raconter, amuser mais aussi échanger avec l’autre.
La construction de cet échange évolue avec l’utilisation des devises portables ; notre jeu de doigts est devenu autre. Le pouce très habile joue sur une surface et mime le contact sonore de nos mots. Le contact d’une surface/texture avec les doigts, sentir l’autre, mimer la mygale dans les cheveux de l’autre. L’intimité au bout des doigts, la main créatrice qui touche une surface plane et lisse sous laquelle nous découvrons une autre intimité. Cette installation pour Louvain-la-Neuve n’est pas l’ancien joué contre le moderne, c’est l’occasion de redécouvrir le besoin de toucher et de sentir, le besoin d’entendre les voix des sons terrestres derrière la surface infertile.
Ecouter ces comptines, c’est se replonger un peu dans la mythologie de la langue telle qu’elle. Un fluide de sons construits sur un rythme et avec une volonté de faire communiquer avec l’autre. Peu importe le sens.
L’installation sonore consiste en une ”excroissance”, inspirée des déchets amassés sur les marches d’un escalier. La forme de l’installation est fabriquée à partir de papier recyclé. Les visiteurs peuvent y connecter leurs casques et écouter les comptines.

Des dessins de mains accompagnent le son, elles miment les comptines dans des postures figées. Elles sont là où on ne peut pas vraiment accéder, sur les dômes en plein air créant des jeux d’ombres.

« Oui, ce sont des beaux jours, les jours où il y a des bruits »
« Je pensais autrefois que j’apprendrais à parler toute seule
(un temps) Je veux dire à moi-même le désert »
Samuel Beckett, Oh les beaux jours

Helena Schmidt (1972, Suède)

Les sculptures sonores d’Helena Schmidt rassemblent ce que nous avons disjoint, nous délivrent de l’indifférence à laquelle Narcisse et Echo furent l’un pour l’autre et pour toujours tenus. Elles exposent moins des formes qu’elles ne nous exposent à tendre l’oreille pour voir. (Alexandra Makowiak)

La relation entre le récepteur et l’émetteur est au centre de son travail. La création se fait toujours en relation à d’autres personnes, dans la fabrication ou dans des enregistrements sonores ou en collectant des histoires. Elle est dans la recherche de rencontres et de possibilités d’échanger et adapte les moyens d’expression d’après chaque expérience. La plupart des œuvres ont existé le temps d’une exposition. Elle a crée son propre école d’art au sud de la France, un lieu ouvert sur la société qui l’entoure.

Pour l’œuvre « Excroissance », construite sur place à Louvain-la-Neuve, elle a collecté des comptines auprès de gens croisés dans le port à Marseille. Le matériel choisi pour la forme est fait à base de journaux usés, de blanc de Meudon, de fécule de pomme de terre et de résine. Les dessins de mains mimant les comptines accompagnent l’installation.

2014 : Trace(s) festival des arts numériques, La Chartreuse de Valbonne
2013 : Synchronies, Galerie du Platane hors les murs
2008-2012 : Création de l’Ecole de Mont Cotton
2007 : Disconnecting people – centre d’art Härke, Suède
2005 : Exposition avec la collaboration d’ « aire », Moulins
2005 : Lauréate du 1% artistique pour la construction du complexe culturel à Plérin, Côtes d’Armor,
2004 : Lauréate de l’appel à projets artistiques pour La Roche sur Yon. Exposition du 28 oct. au 13 nov.
2003 : 1e vue, Passage de Retz, 3ème, Paris
2002 : Instants vidéo, Manosque
2001 : Propagations, Bilbao Arte. Organisé par l’Institut Français , Bilbao, Espagne
2001 : Identités, Moulin Blanchardeau, Lanvollon
2000 : Sculptures sonores, Galerie Grand Cordel, Rennes
2000 : Connexités, Sculptures sonores – Helena Schmidt, SAM, St Brieuc

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